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Brankica Erceg est née en 1971 à Sarajevo, ex- Yougoslavie.
Elle vit et travaille à Toulouse, France.

Brankica Erceg was born in Sarajevo, former Yugoslavia, in 1971.
She lives and works in Toulouse, France.

« Il en est des œuvres comme des lieux, certaines, naturellement, revêtent un caractère particulier, empreint d’une générosité, en dehors de toute notion de bien et de mal, dont le sens n’aurait pas encore été galvaudé. Le travail de Brankica Erceg est de ceux-ci, isolé surement mais pas hors du monde, instinctif mais pas irréfléchi, personnel et pourtant emplit de réflexions communes. Cette certitude que l’on ressent à la vue de ces images, vives et immédiates, ou reflet d’une instantanéité plus éprouvée, vient sans aucun doute du fait que ce questionnement sur la nature profonde des choses, ce qui est montré, ce qui est caché, elle ne se l’est pas imposé comme un quelconque sujet de recherche. Il est entré dans sa vie de lui-même, simplement, violemment, par la force de l’histoire et de ceux, croisés au hasard des rues qui l’ont faîte.

Ces réalisations, dépouillées du superflu, sont avant tout le reflet d’une interrogation sur l’intimité, qui dissimulée comme derrière des masques, serait exclu de ce que l’autre est autorisé à percevoir de nous. Au travers d’une étude quasi systématique, où les sujets semblent se répéter et s’interpeller inlassablement, Brankica cherche, triture, fouille pour voir et donner à voir une incarnation de l’homme véritable, bourreau, victime, indifférent ou empathique, pathétique ou rassurant, enfin démasqué et débarrassé de ses multiples artifices : un être plein et pourtant tout autant solide de ses multiples contradictions.

Qu’il s’agisse de dessins, production bien souvent en noir et blanc se nourrissant de ses propres aléas, ou encore de son travail de peinture, bien plus documentaire dans son rapport à l’image, la recherche semble finalement la même. En effet, que l’inspiration vienne d’un spectacle entrevu, d’une image de film, d’une photo tirée d’internet ou bien de sa propre vie, Brankica ne cherche jamais le pathétique, l’anodin ou le ringard pour s’en moquer, pour montrer du doigt une humanité qui serait moindre, mais bien au contraire afin d’ amener à voir que tous ces travers, toutes ces ridicules habitudes, ses gestes sans prétentions, ces postures irréfléchies qui peuplent nos vies peuvent au choix de chacun devenir autant de petites bouffées d’oxygène dans un monde trop rapide, trop jugeant, trop codifié. L’artiste trouve dans ces visions un réconfort certain, une humanité dans laquelle elle se reconnait, en opposition avec ce qu’elle peut apporter de plus sombre et de plus barbare. Toutes ces petites joies comme autant de possibilités de pouvoir se reconnaitre dans l’autre sans se demander qui il est, d’où il vient, ni ce qu’il peut nous apporter. Comme autant de sourires à recevoir et s’en sentir à chaque fois rassuré sur sa propre perfectibilité. « 
Guillaume Rojouan